JORDI TIXIER « Je ne vais pas me priver de porter le numéro un ! »

Il nous a fait vibrer comme jamais, devant notre poste de télé, lors d’un GP du Mexique complètement dingue. Celui qu’on a connu voici une dizaine d’années en ligue d’Ile-de-France, fils de Gilles et kid prometteur, devenait il y a un peu plus de deux mois champion du monde MX2, une couronne qu’il est allé chercher au bout du bout du suspense et à la force du poignet, c’est le moins qu’on puisse dire ! Champion du monde…
Arborant aujourd’hui fièrement la plaque de numéro un, Jordi Tixier porte aussi de nouvelles couleurs. C’est qu’il s’en est passé, des choses, depuis l’été dernier, pour notre champion du monde MX2 2014 ! On y revient en détail avec l’intéressé.
Champion du monde : ça change tout ?
Oui, c’est vraiment autre chose. Rien à voir : champion, c’est autre chose qu’une place de vice-champion l’année précédente ! Et puis il y a aussi le fait de changer de marque. Ce n’était pas mon idée, au départ. C’est KTM qui n’a plus voulu de moi. Rapidement je l’ai su et ça ne m’a pas fait trop plaisir, on s’en doute. Là-dessus, ils se sont pointés pour me proposer un guidon… Husky : avec mon père on a refusé direct. C’était non, clair et net ! Ils auraient joué fin, venant d’abord me trouver en me demandant comme un service de rouler Husqvarna, j’aurais sans doute accepté, mais là, comme ça, on me vire et on tente de rattraper le coup… Niet ! Vous n’en voulez plus, très bien, on va aller voir ailleurs… Là-dessus, à plusieurs reprises par le passé, Jean-Jacques (Luisetti, patron du team Kawasaki-CLS) avait montré un intérêt, lancé des appels du pied, alors on a vite fait affaire ensemble. Début août j’ai essayé une 250 d’Arnaud (Tonus), ça m’a plu : allez, hop, on y va ! Et c’est super de changer. Je suis sûr que ça va me faire un bien fou… Déjà, les premiers pas se déroulent à merveille : les personnes, le matériel, tout, ça s’annonce super. Premier objectif, le SX de Lille : on me demande ce que je souhaite comme moto, comme pièces, comme testing, tout se met en place très vite, on est à l’écoute, je sens un enthousiasme comme jamais, bref c’est top ! Et cool, en plus, que du bon feeling, pas de stress, parfait. Et là on ne parle que du Supercross de Lille, alors j’imagine à peine la suite, ça va être top…
Tu ne connais pas encore ton mécano, mais tu connais ton coéquipier, pardon tes coéquipiers…
Pour le mécano, ce sera officiel au moment de Lille (Ndlr : Interview effectuée le 10, quelques jour avant), ce sera quelqu’un d’expérimenté, de confiance, qui me fera une machine prête à 200% ! A priori un Australien… Je tenais à avoir un mécanicien anglophone, ça ma permettra de continuer à exercer mon anglais ! Pour les équipiers, avec Dylan nous avons de très bonnes relations, nous avons déjà passé quelque temps ensemble dans le Sud et ça s’est super bien déroulé. Bien sûr, il y a déjà des gens qui sont allés dire que ça n’irait pas entre nous, mais faut pas faire attention à ce genre de bêtises… Nous avons vécu ensemble quatre jours, c’était nickel. Quant à Covington, je ne le connais pas très bien mais apparemment c’est un gars très cool, avec qui le contact a l’air facile. Ça va faire une belle équipe !
Bien entendu, ton père reste à tes côtés et endosse toujours le rôle de mécano d’entraînement ?
Evidemment ! On ne change pas une équipe qui gagne ! Un team aussi soudé… Plus que jamais, j’ai envie de dire : cet hiver, je serai davantage à la maison. Plus de pied-à-terre en Belgique, même si le team est basé aux Pays-Bas, où j’irai de temps en temps, bien sûr. Mais, pour la Hollande, ce sera camping-car, à l’ancienne ! Sinon, je n’aurai plus, comme du temps de KTM, à aller rouler en Espagne, nous allons procéder autrement : bénéficiant d’une maison de famille dans le Sud-Est, ce sera notre base hivernale, de laquelle nous pourrons aller rouler en Italie, en Corse, en Sardaigne, ou même dans le Sud de la France, tout est possible…
Retrouvez l’interview complète de Jordi Tixier dans le numéro 3 de Motocross Emag
Les autres questions – et réponses de Jordi – sont à lire dans Motocross Emag #3
En GP tu vas porter le numéro un ?
Après Lille, quelle sera la suite du programme ?
Tu as signé un contrat d’un an seulement avec Kawasaki ?
Où un certain Jeffrey Herlings s’annonce obligatoirement revanchard…
En tous cas, tu as déjà réalisé un rêve : quel chemin parcouru depuis les débuts en Ligue d’Ile-de-France !
L’histoire est belle, d’autant que, quelques jours avant cet événement merveilleux, ton jeune frère Léo s’est crashé en vélo et, tragiquement, grièvement blessé…
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