Frédéric Bolley
Juste de retour des USA où il a été titré CHAMPION DU MONDE (Fred arrivait direct de l’aéroport), Frédéric Bolley a fait un saut au Stade de France pour répondre aux questions des journalistes. Le compte-rendu ci-dessous reprend les échanges qui se sont produits entre les différents journalistes de la presse (spécialisée ou non) et le nouveau Champion du Monde Français.
A quoi as-tu pensé pendant la 2e manche du GP des USA. Est-ce que tu as eu certaines peurs ?
Fred : Oh oui, j”y ai beaucoup trop pensé !
Tu as calqué ta course sur celle de Beirer ? C”était la tactique que tu avais choisie ?
Fred : Oui. Quoi qu”il en soit, c”était ce qu”il fallait faire. Ce qu”il aurait vraiment été bien de faire, c”est de marquer quelques points de plus que lui en 1ère manche pour être titré Champion avant la 2e et pour pouvoir rouler comme il faut lors de la 2e manche. Je n”y suis pas arrivé.
La 2e manche, ça a dû être la plus longue de ta vie ?
Fred : Oui, plus ça allait, plus j”étais à l”arrêt complet.
Et Beirer, comment a-t-il pris sa défaite ? Il m”a dit qu”il a terminé la 2e manche au bord des larmes.
Fred : Oui, mais après, il a réussi a bien la prendre quand même. Ça allait.
Est-ce que beaucoup de personnes sont venues te féliciter, après ?
Fred : Oui, oui , oui. Pit le premier, on a même pu parler un peu ensemble. Dans ces moments là, tu réagis en pro aussi. Quoi qu”il en soit, j”aurai très bien pu me retrouver à sa place et j”y étais prêt aussi. Des championnats de monde, il y en aura d”autres mais, pour moi, ce qui est fait n”est plus à faire !
Ne trouves-tu pas dommage, pour toi, que la finale ce soit déroulée aux USA ?
Fred : Oui, c”est un peu dommage. Les Américains n”en avaient que pour Windham et il n”y avait pas beaucoup de supporters. Est-ce que en France, c”est passé en direct ?
Journaliste : la 1ère oui mais la seconde est passée à 2h30 du matin.
Je suppose qu”après un peu moins de 48h après ton titre de champion du monde, la pression et l”émotion ne doivent pas encore être tout à fait terminées pour toi et ça doit encore être quelque chose de très chaud dans ton cour.
Fred : Ça c”est évident. La pression est retombée instantanément après la 2e manche mais quant à l”émotion. C”est vrai que je réalise pas vraiment encore. C”est une expérience nouvelle pour moi. Devenir Champion du Monde, j”en ai longtemps rêvé. Maintenant, c”est tout frais, tout nouveau. Je commence à l”apprécier et je pense que je vais l”apprécier encore plus les jours à venir.
Quand on atteint un titre de Champion du Monde, qui est le titre suprême, quelles sont les images, les premières pensées que tu as eues ?
Fred : Mes premières pensées sont allées au team et aux personnes qui m”entourent parce que ça a été une année où l”on a construit ce titre tous ensemble. S”il n”y a que moi sur la moto, il y a un mécanicien, un manager, un entraîneur autour de moi. C”était très important pour moi de penser à eux et c”est vraiment la 1ère pensée que j”ai eue. Après, c”est un petit peu plus personnel, ce sont des images qui ont défilé dans ma tête, en 5s, juste au moment de franchir l”arrivée. C”est de penser à toutes ces années, depuis que je fais le championnat du monde et que je cours après le titre. Beaucoup de gens pensent d”ailleurs que je suis plus vieux que 25 ans. Ça fait 7 ans que je suis en 250 mais ça fait 9 ans que je fais les Grand-Prix. Si 9 ans en arrière, on m”avait dit que je devrais attendre 9 ans, je se sais pas si je l”aurai fait !
Le cross français est en forme en ce moment, après le succès de Tortelli, c”est le tien, est-ce qu”on peut dire qu”il y a une école française de cross ?
Fred : Je ne sais pas. Je pense plus qu”il y a une émulation peut-être. Cette année, on était trois pilotes à rouler devant avec David et Mickaël. Il y a l”autre Mickaël, Pichon, qui est venu en fin d”année. Peut-être est-ce qu”on se motive tous ensemble. Il y a d”autres pilotes dans d”autres catégories aussi. Il faut voir plus à long terme. En tout cas, c”est vrai que le cross français se porte vraiment très bien.
As-tu fixé, d”ores et déjà, ton programme pour l”année prochaine ? Je parle de team. Où en es-tu de tes éventuelles négociations avec d”autres teams. Est-ce que tu resteras dans les mêmes conditions que cette année ?
Fred : Mon programme de courses, je n”y ai pas vraiment pensé, c”est encore beaucoup trop tôt. Je ne sais même pas encore ce que je vais faire dans un mois. Maintenant, le team, c”est encore un petit peu délicat d”en parler. Je sais ce que je vais faire mais ce n”est pas encore officiel. Il faut attendre encore une quinzaine de jours, trois semaines, pour confirmer. Ce que je peux dire, c”est que je roulerai sûrement avec des Honda.
L”année prochaine, tu rempiles donc en GP ?
Fred : Oui, c”est sûr.
Honda, c”est un choix personnel ? Tu veux rouler sur cette marque ?
Fred : Oui. J”ai eu une proposition de Honda et quoi qu”il en soit, ça s”est tellement bien passé sur les deux années que je veux encore rester avec eux, un an au minimum si ce n”est plus.
Tu penses que ce sera encore la machine pour gagner l”année prochaine ?
Fred : Je ne sais pas. Ce n”est pas uniquement la machine qui est intéressante, c”est surtout les hommes qui sont autour.
Et avec Mr Grant, comment ça se passe ?
Fred : Ça se passe bien avec mon manager. Cette année, je ne peux pas dire que ce se soit mal passé !
Que penses-tu de la réaction qu”il a eue contre Vuillemin ? De la réclamation qu”il a portée ?
Fred : Je n”en pense rien. Je ne sais pas si c”était utile ou non.
Tu n”envisages donc pas, pour l”instant, de suivre les traces de Sébastien Tortelli aux Etats-Unis ?
Fred : Non, ma carrière se passe et va se passer en Europe. Maintenant, j”ai 25 ans, il faudrait remettre beaucoup de choses en question pour partir aux Etats-Unis. On a construit une grosse équipe en Europe, donc j”ai beaucoup à faire ici. Maintenant, pourquoi pas, je n”ai que 25 ans. Il y a encore quand même de belles années à venir. Mais, pour l”instant, mes ambitions restent en Europe.
Et là, tu es rentré chez toi ? Quel est ton programme pour la semaine ?
Fred : Non, je ne suis pas encore passé chez moi. J”arrive juste des USA et mon programme pour cette semaine est. chargé ! Demain, à 10h, je suis en Italie jusqu”au cross d”Arsago. Je rentre mardi et je repars mercredi pour les Nations. Je ne vais donc pas rentrer chez moi mais ce n”est pas grave, j”aurai le temps quand la saison sera terminée.
Et les Nations, comment les vois-tu avec Tortelli et Vuillemin ?
Fred : Sébastien est motivé. On en parlait ensemble hier. Il se dit 30mn, ça va être impeccable. Il n”a pas encore retrouvé la mobilité à 100% du poignet mais il m”a confirmé qu”il serait prêt et on peut le croire. Quand il est sûr de quelque chose, quand il est obstiné, il n”y a pas de problème. J”ai confiance en Séb. Et puis bon, David, c”est pareil en 125. Il y a un an encore, il faisait du 125, donc il n”a pas oublié comment ça marchait. En gros, on a une bonne chose de gagner.
Là, on est au Stade de France. Pour l”instant, ça ressemble à un Stade de football ou de rugby mais dans 3 semaines, ça va être le lieu du supercross. Est-ce que c”est une compétition qui a une cote particulière pour toi ? Rouler comme ça devant le public français, ça doit être assez émouvant ?
Fred : Absolument. D”autant plus qu”avec le titre maintenant, je vais essayer de confirmer au Stade de France. L”année passée, je n”ai pas pu rouler, j”étais blessé, je m”étais cassé le poignet un mois avant. Cette année, cela va être différent. On a commencé à travailler sur les motos pour le supercross et s”il y a 50.000 spectateurs comme l”année passée, j”aimerais vraiment être là, être présent et pourquoi pas faire encore un bon résultat.
Qu”est-ce que tu penses de cette épreuve?
Fred : Le Stade, c”est un peu magique. C”est un supercross sur un très grand tracé. C”est une épreuve vraiment fabuleuse.
C”est une étape qui va marquer aussi le début du championnat du monde. Quand on vient d”être champion du monde, d”où va-t-on puiser la motivation pour être fin prêt et repartir sur de bonnes bases dès ce supercross du Stade de France ?
Fred : Là, au contraire, je suis beaucoup plus motivé que je l”étais la semaine dernière. Je pense que la pression retombe doucement et je suis encore plus acharné pour confirmer tout ça. Le Stade de France, c”est du supercross donc ça ne va pas être trop dur, il va falloir juste enchaîner sur un peu d”entraînement spécifique. Normalement, cela devrait aller.
Est-ce que tu vas pouvoir t”entraîner quand même un peu en supercross ?
Fred : J”ai couru à Belves il y a un mois. Je vais essayer de trouver le temps. Après les Nations, surtout, je vais rouler.
Etais-tu déjà venu ici ?
Fred : Au supercross l”année passée, oui. Autrement, je ne suis jamais venu pour voir un match.
Est-ce que malgré ton emploi du temps chargé, tu va aller encourager l”O.M., ce soir ? !
Fred : Non, je ne suis pas très foot. C”est pour ça que je ne connais pas trop le Stade de France ! Moi, à part la moto. L”athlétisme encore. mais je ne suis vraiment pas branché foot !
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