L’Entrevue avec Michael Leib

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Nouvelle recrue de l’équipe Rockstar Bud Racing, Michael Leib avance à contre courant en quittant l’Amérique pour s’illustrer en Europe. Rencontre avec cet américain de 18 ans, motivé, à la conquête du succès…

Avant d’arriver à Hossegor, que connaissais-tu de la France ?
Michael Leib : "En fait, pas grand chose. Je savais que le championnat du monde se déroulait ici en Europe. Je connaissais le circuit de Saint Jean d’Angély qui avait reçu le motocross des nations en 2000 mais c’est tout ce que je connaissais. Pour moi, c’est une super expérience de rouler avec pleins de nouveaux pilotes et pouvoir explorer tant de choses différentes. Je n’en connaissais pas beaucoup mais je peux vous dire que dès la première semaine j’en avais déjà appris pas mal."

Connaissais-tu certains pilotes Français ?
M.L. : "Je connaissais bien sûr Sébastien Tortelli. Je savais aussi qui étaient Jacky Vimond et Jean Michel Bayle. Ce sont les seuls pilotes qui me reviennent."

"L’Elite et les GP sont beaucoup plus professionnels que je ne le croyais."

Quand tu étais aux Etats-Unis, comment imaginais-tu le championnat de France ?
M.L. : " Honnêtement je ne savais pas à quoi m’attendre. Ernée était mon premier championnat de France, pour moi c’était bien différent, même les grands prix, c’était différent. Ces épreuves sont beaucoup plus professionnelles que je ne le croyais. Avant de venir ici, je n’en savais pas grand chose et je pense que j’ai pris la bonne décision car j’apprécie vraiment être en France.

Comment as-tu rencontré le team Rockstar Bud Racing ?

M.L. : "Je connaissais déjà Jacky Vimond, Nicolas Aubin et Gregory Aranda. Je les avais vu quand ils sont venus aux Etats Unis en janvier, j’avais d’ailleurs roulé avec Nicolas Aubin quelques fois. Et puis Troy Lee (NDR : Célèbre peintre de casque américain), un ami de mon père, m’a présenté à l’équipe Bud Racing et tout a commencé comme ça."



Pour un jeune américain de 18 ans, ce n’est pas commun de venir en Europe. Pourquoi as-tu pris cette décision ?

M.L. : "C’est sûr que je fais les choses à l’inverse des autres. Ici, ils s’entraînent tous pour partir aux Etats-Unis. Pour moi, c’est un vrai apprentissage. Les terrains sont beaucoup plus difficiles ici, il faut toujours être concentré et être très précis et je pense que ça va bien me former en tant que pilote et en plus je suis loin de chez moi, ça me met dans une situation où je dois grandir et tout faire par moi même. A la maison, c’était un peu dur de faire ça. Je voulais me construire."

Comment analyse-tu le marché du motocross aux Etats-Unis ? Est-ce difficile pour un jeune pilote d’avoir un contrat avec une équipe ?
M.L. : "C’est difficile partout en ce moment. Aux Etats-Unis je connais beaucoup de pilotes qui roulent gratuitement et il y en a même qui paient pour rouler. L’économie est mauvaise même si cette année on sent une reprise. Tout le monde se bat mais je pense qu’actuellement ils ont plus de difficultés aux Etats-Unis qu’en Europe."

Qu’apprécies-tu ici et que détestes-tu ?

M.L. : "J’ai eu quelques soucis avec la nourriture. J’ai d’ailleurs une petite anecdote, samedi dernier, je suis allé au restaurant, j’ai mangé du lapin. Je n’avais jamais mangé de lapin et j’ai appris que c’était du lapin qu’à la fin du repas quand ils me l’ont dit. ça m’a fait bizarre. Sinon c’est un pays magnifique, il y a beaucoup de chose à voir. Concernant les circuits d’entraînement, j’ai eu un dépaysement également, ils ne sont pas préparés tous les jours, arrosés, retournés comme en Californie, où il y a de nombreux pilotes qui roulent. Ici je me retrouve toujours tout seul avec le team quand on est sur un circuit pour l’entraînement. C’est différent mais ça va me faire grandir."

Qu’est ce que tu as appris ici ?

M.L. : "J’ai appris à rouler dans la boue !"

"C’est bien de me retrouver avec Jacky Vimond, j’ai énormément à apprendre."

Je te vois souvent avec Jacky Vimond. Comment se passe votre relation ?

M.L. : " Jacky Vimond et moi on s’entend vraiment bien. Je suis sérieux concernant le travail et lui aussi, on bosse bien. Jacky a été champion du monde en 1986 et certains disent que ce qui marchait à son époque ne marchera pas dans le futur mais je ne suis pas d’accord avec ça. Je pense que ce qui fonctionnait avant, fonctionnera encore. Bien sûr les motos ou les circuits sont différents de l’époque mais être champion du monde, ça demande énormément de capacité et me retrouver avec lui c’est bien, j’ai énormément à apprendre. On a une bonne relation.

Avais-tu un entraîneur aux Etats-Unis ?

M.L. : "Oui j’en avais. Nathan Ramsey était mon entraîneur avant que j’arrive ici. Mais j’ai toujours eu quelqu’un pour m’entraîner."

Comment peux-tu décrire ton style de pilotage ?
M.L. : "C’est marrant parce que les gens, en Europe, on dirait qu’ils aiment le style de pilotage américain. Honnêtement, c’est dur de vous dire ce qui est si différent. J’aime regarder Roczen qui a un super style sur la moto. Et je pense que ce qu’aiment les gens, ce sont les styles de pilotage excitants comme Zach Osborne, Jimmy Albertson ou moi-même. Des pilotes comme Musquin sont beaucoup plus détendus quand ils pilotent. Je dirai que notre style aux US est un peu plus excitant, on s’amuse avec la machine. Voilà la différence."

Si tu roulais en championnat MX US. A quelle position te situerais-tu ?

M.L. : "Je me verrais bien actuellement dans le top 15 et je pourrais peut être aller chercher quelques top 10.
En championnat du monde je pense que le top 5 est aussi rapide qu’aux Etats-Unis avec Musquin, Frossard, Herlings, je suis sûr que s’ils vont aux Etats-Unis ils peuvent monter sur le podium. La grosse différence c’est qu’au lieu d’avoir 10 à 15 bons pilotes ici, il y en a 20 voir 25 très rapides aux Etats-Unis."

T’es-tu fait des amis en Europe ?

M.L. :"Oui, je m’entend bien avec Valentin Teillet. Il a toujours été très sympa avec moi. Sinon je m’entends très bien avec toute mon équipe Bud Racing. C’est toujours difficile de communiquer avec les gens car on ne parle pas la même langue mais ça se passe bien."

Comment est la communauté américaine en championnat du monde ?

M.L. : "On est comme une petite famille. Quand on se voit sur les circuits, on se dit, cool, quelqu’un de chez moi. Zach Osborne, Jimmy Albertson et moi on a quasiment grandi ensemble. J’ai même vécu deux mois chez Zach Osborne, on se connait depuis longtemps. C’est vraiment très drôle de les retrouver tous les deux ici. C’est comme ci on avait pris le même avion."

"J’aimerai devenir champion du monde avant de retourner chez moi."

Quel est ton objectif maintenant ?

M.L. : "Je souhaiterai rester 3 ans au minimum et j’aimerai devenir champion du monde avant de retourner chez moi. Je pense que c’est un but que je peux atteindre en MX2. Et après ça, je souhaiterai retourner aux US et faire fort, c’est à dire à long terme, devenir champion SX et MX US. Le fait d’être ici, je pense que ça va m’aider à m’améliorer pour réaliser mes objectifs. Je veux vraiment devenir champion du monde avant de repartir aux Etats-Unis."

Participeras-tu à quelques supercross ?

M.L. : "En fait on en a pas encore parler avec le team."

Tu devrais leur en parler…

M.L. : "Oui, c’est sûr, ça m’intéresse. Tiens d’ailleurs j’avais entendu parler de Bercy avant de venir ici."

Pour finir quelques mots en Français ?

M.L. : "Merci et au revoir … C’est bon ?"

Excellent Michael, merci et bon courage pour la suite.

Par Maxime MARTIN

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