Rideau sur le MX Oxbow

Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion et le bonheur d’assister ou de participer à une édition du Oxbow MX, sachez qu’il est désormais trop tard pour espérer vivre ce grand rendez-vous. En effet, cette année et pour sa dixième édition, cet événement incontournable du MX européen à soufflé ses dernières bougies, du moins tel qu’on le connaissait sous le nom d’Oxbow MX. Pour ma part, cet ultime épisode m’a permis d’effectuer ma première et unique sortie moto de l’année, et surtout d’avoir eu la possibilité de tester la nouvelle KTM 250 SXF 4T. Pour ceux qui ne vivront jamais cette aventure unique, voici mon Oxbow MX …
L’aventure commence pour moi, et comme pour beaucoup, par quelques centaines de kilomètres de voiture pour rejoindre le village de Reygades. Juste le temps d’admirer durant la route le paysage que nous offre la Corrèze et de faire une halte gastronomique chez l’Aubergiste (membre actif du forum Mx2k) le vendredi midi, nous voilà enfin arrivés tout là haut, sur le circuit de Reygades.
Avec 950 pilotes (moto et quads) inscrits, le planning du week-end est chargé. Les premiers essais débutent dès 8h00 le samedi matin. Les entraînements puis les courses vont s’enchaîner à un rythme infernal jusqu’à 19h30 le soir. Le schéma des courses est simple : trois rapides tours puis retour au paddock alors que la série suivante est déjà lancée. Avec autant de pilotes et de catégories, il est évidemment difficile de faire plus long. Peu importe, le principal est d’être de la fête puisqu’il s’agit bien de la fête des passionnés de moto tout-terrain. Pilotes amateurs, personnalités de l’industrie et pilotes professionnels se côtoient durant tout le week-end dans une ambiance festive et détendue.
Etant inscrit en catégorie Presse/Industrie, je ne roule que trois fois dans la journée (essai, course en solo puis course relais) et c’est bien assez pour moi… Avec une préparation quasi-nulle pour ne pas dire totalement nulle, les trois tours du circuit de Reygades me seront donc largement suffisants. La piste, puisqu’on en parle, est comme toujours préparée de main de maître par Jean-Luc Fouchet. Large et facile, elle convient aussi bien aux pilotes confirmés qu’au pilote amateur que je suis. La plupart des grands sauts du circuit offrent une double réception (une courte et une plus longue) qui permet ainsi de passer ces obstacles « par pallier » et prendre ainsi du plaisir dès les premiers tours de piste.
Samedi matin, le moment est venu pour moi de prendre possession de la nouvelle KTM 250 SXF à moteur 4 temps pour me rendre à ma séance d’essai libre qui durera 5 tours. Je ne cache pas mon impatience de pouvoir enfin tester une deux et demie 4T, car c’est une première pour moi. Cependant je n’aurais donc pas de points de comparaisons avec les modèles concurrents de la jeune autrichienne. Roulant occasionnellement avec une 450 EXC, je trouve rapidement mes repères sur la 250 SXF. Dès les premières minutes au guidon de la KTM je me rends compte de la facilité que l’on éprouve à piloter cette moto grâce à sa maniabilité et son moteur bien assez puissant pour moi. Cependant je trouve le frein moteur du quatre coup gênant et principalement au moment du freinage. Mais je me rends rapidement compte que mes vieux réflexes des mes années 125cc refont surface. En effet, une 125cc demandant de jouer énormément avec les vitesses pour toujours garder le bon régime moteur, j’ai trop tendance à rouler une vitesse en dessous alors qu’avec une telle moto il ne faut surtout pas hésiter à rouler un rapport au dessus. Le moteur de la « katé » encaisse tout et le couple de la machine permet de ressortir des virages sans avoir besoin de relancer le moteur à coup d’embrayage comme avec une bonne vieille 125 deux temps. On pourrait limite toujours rouler sur le même rapport. Un vrai bonheur ! Je prend rapidement confiance avec la moto et décide de profiter à fond du cours instant qui m’est alloué à son guidon. Je commence a augmenter le rythme et me rend compte que la machine tracte merveilleusement bien. Les lignes droites me donnent l’occasion de prendre un peu plus conscience de la capacité du moteur puis j’enchaîne les sauts sans trop de soucis. J’ai l’impression d’être un top pilote ! Mais ça ne restera qu’une impression, car je retombe bien vite de mon nuage lorsque je me fais déposer (et le mot est faible !) par un JMB qui « roulotte » tranquillement au guidon de sa CRF 450. Et oui, ensorcelé par ma belle autrichienne j’avais totalement zappé que les essais de la catégorie Presse/Industrie étaient couplés avec les pilotes Elite…
Ma course programmée en milieu d’après midi restera anecdotique. Hormis un départ en sixième place au bout de la ligne droite je n’ai guère brillé, mais c’était incontestablement prévisible. La course relais reste le grand moment de la journée, aussi bien pour les pilotes qui y participent que pour les spectateurs. Le concept de cette course est simple : Un pilote Presse/Industries est associé à un pilote Elite et à un pilote Quad. Ce dernier prend le départ pour deux tours de course puis laisse la place au pilote Presse/Industrie qui n’effectue qu’un tour pour passer le relais au pilote Elite. Celui-ci part pour deux tours pour enfin redonner la moto au pilote Presse/Industrie qui finit cette course sur un tour. Simple non ? Chaque passage de relais vaut le coup d’œil. Le but est de perdre un minimum de temps dans la manœuvre en se mettant, si possible, bien en vue au milieu de la piste pour effectuer le changement de pilote. Par chance (!) j’arrive dans les derniers pour passer le relais à Lilian Collavini, mon coéquipier pour cette course. La piste est dégagée et nous pouvons ainsi facilement effectuer le changement de pilote. Je laisse Lilian partir batailler pour tenter de reprendre quelques places que je reperdais probablement lorsque mon tour viendra. Interdiction de se prendre au sérieux. Thierry Béthys, vainqueur du relais en compagnie de JMB, en profite pour narguer tout le monde en passant la ligne de départ sur la roue arrière… De mon côté je tente plutôt de rester sur mes roues lors de mon dernier tour afin de rester devant les quelques rares pilotes qui se trouvent derrière moi. Le drapeau à damier indique la fin des hostilités et le début de la fête.
Dix ans de Oxbow MX ça se fête et JLFO a une fois encore sortie le grand jeu. Un monstrueux chapiteau attend tout le monde pour la soirée. On retiendra cette année la prestation des savoyards, les gogos danseuses (pour les hommes !), la danse « sexy » de Jean-Luc Fouchet sur le bar (pour les femmes !), la musique techno à donf et bien entendu la bière qui a coulé à flot jusqu’à pas d’heure.
Le dimanche matin, le réveil est encore plus difficile mais tout aussi matinal. Comme la veille, les courses vont s’enchaîner jusqu’au soir et à la remise des prix qui clôturera se dixième et dernier Oxbow MX.
L’avenir de ce grand rendez-vous de la moto reste encore trouble. S’il semble certain que l’équipe de JLFO ne le laissera pas mourir ainsi, il n’y a pour le moment rien d’assuré, ni le lieu, ni le sponsor principal. Dans son édito paru sur le programme officiel de cette année, Jean-Luc Fouchet posait la question de savoir si nous (pilotes, accompagnateurs…) voulions continuer cette aventure et écrire avec lui le futur et nouveau scénario. Stop ou encore ? Pour moi Jean-Luc, la réponse sera ENCORE !
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