Interview Jordi Tixier : “Progresser à chaque sortie !”

Ça bosse !
De retour sur la scène mondiale lors du GP de République Tchèque, le World Champ MX2 2014 Jordi Tixier escompte bien se rappeler aux bons souvenirs du milieu après une longue période d’absence consécutive à une succession de blessures. Même à la veille d’un GP de Belgique qui s’annonce éprouvant, le Francilien va de l’avant avec une grosse faim de résultat.
Alors Jordi, tu te sens prêt pour ce GP de Belgique qui sonne comme une échéance particulière pour les pilotes car c’est certainement le plus éprouvant du championnat ?
” Prêt ? Pas complètement. Cela fait maintenant deux semaines que je roule dans le sable, donc on va dire que je retrouve des marques et un feeling sur cette surface, mais après plusieurs mois d’absence, il me manque évidemment encore du roulage pour être à mon top. Ça va de mieux en mieux, mais ce n’est pas encore ça.”
Tu connais quand même bien la silice pour y avoir passé de nombreuses heures. On se rappelle que l’année de ton titre, en 2014, tu avais brillé sur les GP sablonneux.
“Oui c’est vrai. Plus jeune, il est vrai que je ressentais un peu d’appréhension sur ces GP qui se disputent dans le sable, mais désormais, je les considère comme des courses normales. C’est comme sur la terre. Mon objectif reste de faire de mon mieux et Lommel est une piste que j’apprécie. C’est le GP le plus dur de l’année, il y aura des sauts plus gros que d’habitude car les organisateurs aiment modifier la piste pour le GP, mais je l’aborde avec confiance. Pas sur la défensive en tout cas…”
Un petit retour sur Loket qui marquait ton retour en GP après plusieurs mois d’absence.
” Il y a eu des bonnes choses et d’autres un peu moins satisfaisantes. Lors des essais, je me suis déjà surpris par mes chronos. Lorsque la piste était bien plane, j’ai réalisé un 9e temps chrono rassurant après un an d’absence. J’ai également signé de bonnes choses en qualification le samedi. Après un départ moyen, je parviens à remonter jusqu’à la 12e place avant de chuter dans une descente et de me retrouver dans les derniers. Mais ensuite, je suis revenu dans la course avec de bons chronos aussi, aux alentours du top 10. Dimanche, sur une piste bien plus défoncée, là, j’ai connu une journée moins bien. Lors de la première manche, je ne me suis jamais senti en confiance sur ma machine du fait de soucis de suspensions et je n’ai pu mieux faire que 17e après un premier tour en dehors du top 20. Le manque de testing s’est fait ressentir et je n’ai jamais pu rouler à mon maximum… En seconde manche, on a procédé à quelques changements et là, le tableau s’est bien arrangé. J’ai signé le 9e temps en course. Mais alors que je pointais à la 16e place, j’ai connu un petit souci mécanique, un problème de poignée de gaz et j’ai été contraint d’abandonner. Bref, du bon et du moins bon pour cette première qui n’était pas évidente car rattaquer en Mondial après un an sur la touche, c’est loin d’être évident…”
Tu as pourtant montré sur le Championnat de France 24MX Tour, l’Elite, que tu avais recouvré tes moyens…
” L’Elite, c’est une chose, le Mondial, s’en est une autre. T’es à 100 % du début à la fin des manches, tu ne peux rien gérer… Et je sais qu’il me manque encore du roulage pour être à mon maximum, autant au niveau de la vitesse de pointe, que physiquement. On évolue dans le bon sens, mais il nous faut encore du temps. Après, ma grande satisfaction, c’est de constater que mon poignet va bien. J’ai eu un peu d’appréhension au début, mais désormais, je roule sans y penser. C’est de l’histoire ancienne. Mais elle fut longue à régler car on le sait, les problèmes de ligaments, de tendons sont toujours longs à guérir.”
Quel est ton objectif pour la fin de saison ?
” Monter en puissance, progresser et faire de mon mieux. L’idée est de m’améliorer à chaque sortie.”
Les négociations pour 2019 ont déjà commencé ?
” 2019, c’est loin car il reste encore pas mal de courses, mais c’est vrai qu’on a déjà eu quelques contacts. Ça discute un peu. Après, on connait la situation. Il est de plus en plus compliqué de trouver des bons guidons : il y a pénurie de motos d’usines. Les teams sont également acculés financièrement car les GP overseas se multiplient et explosent leurs budgets de fonctionnement. Ils n’ont plus d’argent pour les pilotes. Le sport n’est pas en pleine forme selon moi… Mais quelle que soit l’issue de mes discussions, je reste ferme sur la question, à savoir que je veux rester en GP pour occuper le devant de la scène. Finir aux portes du top 20 ne m’intéresse pas. Il me faut donc une bonne machine.”
0 Comments